
Réseaux sociaux après un décès : mémorialisation ou suppression ?
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Les réseaux sociaux font désormais partie intégrante de notre identité numérique. Ils renferment des souvenirs, des échanges, des photos et des publications qui témoignent de notre passage en ligne.
Mais que se passe-t-il après un décès ? Faut-il transformer le compte en mémorial pour honorer la mémoire du défunt, ou le supprimer définitivement pour protéger sa vie privée et éviter tout usage frauduleux ?
Décryptons les options disponibles et les meilleures pratiques pour anticiper cette gestion délicate.
1. Pourquoi se préoccuper du sort des réseaux sociaux après un décès ?
La gestion des comptes numériques post-mortem est devenue un enjeu majeur. Se préoccuper de leur sorts peut être dû a plusieurs raison :
🔹 La préservation de la mémoire numérique : Photos, publications et interactions forment un héritage digital précieux.
🔹 La protection de la vie privée : Les comptes inactifs sont vulnérables aux intrusions et à l’exploitation de données personnelles.
🔹 La prévention de la fraude et de l’usurpation d’identité : Un profil non géré peut être utilisé par des cybercriminels.
🔹 Le respect des volontés du défunt : Certains souhaitent que leur empreinte numérique disparaisse, d’autres préfèrent la conserver.
🔹 L’accompagnement du deuil des proches : Un compte peut servir de lieu de recueillement ou, au contraire, raviver la douleur.
🔹 Les implications légales : Depuis la loi pour une République numérique (2016), chaque individu peut définir des instructions numériques post-mortem.
💡 Bon à savoir : En l’absence de directives, les proches doivent effectuer des démarches pour modifier ou supprimer ces comptes.
2. Mémorialisation ou suppression : quelles sont les options ?
Chaque plateforme propose des solutions spécifiques pour la gestion des comptes d’un utilisateur décédé.
🔹 Option 1 : Transformer le compte en mémorial
La mémorialisation transforme le profil du défunt en un espace de souvenir, permettant aux proches de se recueillir et de partager des souvenirs.
📌 Comment fonctionne un compte mémorial ?
- Le profil reste accessible mais ne peut plus être modifié.
- Un bandeau indique que la personne est décédée.
- Les publications restent visibles, sauf si elles sont supprimées par un contact désigné.
- Aucun nouveau contenu ne peut être ajouté.
📌 Réseaux sociaux proposant cette option
- Facebook & Instagram : La plateforme permet la mémorialisation du compte et la gestion par un "contact légataire" désigné de son vivant.
-
LinkedIn : Offre la possibilité d’indiquer qu’un membre est décédé, sans transformer son compte en mémorial.
👍 Avantages
- Préserve les souvenirs et l'héritage numérique du défunt
- Offre un lieu de recueillement virtuel pour les proches
- Empêche les tentatives de connexion non autorisées
👎 Inconvénients
- Peut être difficile émotionnellement pour certains proches
- Risque de commentaires inappropriés ou de trolling (c'est le fait de publier volontairement des messages provocateurs ou perturbateurs en ligne pour susciter des réactions).
🔹 Option 2 : Supprimer définitivement le compte
La suppression implique la fermeture définitive du compte et l'effacement des données associées. Si le défunt ou ses proches souhaitent effacer totalement son empreinte numérique, il est possible de demander la suppression du compte.
📌 Comment supprimer un compte après un décès ?
Chaque plateforme impose des conditions spécifiques et demande généralement :
- Un acte de décès.
- Une preuve du lien de parenté (livret de famille, testament…).
-
Une demande officielle auprès du service concerné.
📌 Réseaux sociaux permettant la suppression
- Twitter & LinkedIn : Suppression définitive après vérification des documents.
- Facebook & Instagram : Demande à soumettre via un formulaire officiel.
-
TikTok & Snapchat : Contact du service client avec pièces justificatives.
👍 Avantages
- Respecte la vie privée du défunt
- Évite les risques de piratage ou d'usurpation d'identité
- Peut aider certains proches dans leur processus de deuil
👎 Inconvénients
- Perte irréversible de contenus potentiellement précieux (messages, photos, vidéos)
- Peut être regretté plus tard par les proches
💡 À noter : Une suppression est irréversible. Il est donc important de bien réfléchir avant de faire cette demande.
3. Comment anticiper la gestion de ses réseaux sociaux après son décès ?
Anticiper la gestion de ses réseaux sociaux après son décès est une démarche responsable à l'ère numérique pour éviter que vos proches ne se retrouvent face à un dilemme.
a. Faire l'inventaire de ses comptes
- Listez tous vos comptes de réseaux sociaux actifs
- Incluez les plateformes moins utilisées ou oubliées
b. Définir ses volontés numériques
- Décidez du sort de chaque compte : suppression, mémorialisation, ou archivage
- Réfléchissez au message que vous souhaitez laisser à votre communauté en ligne
c. Désigner un contact légataire
Certaines plateformes comme Facebook et Google permettent de désigner une personne de confiance qui gérera le compte après le décès.
d. Utiliser les outils de planification proposés par les plateformes
- Facebook : Configurez un "contact légataire"
- Google : Utilisez le "Gestionnaire de compte inactif"
- Explorez les options similaires sur d'autres plateformes
e. Sécuriser les identifiants et mots de passe
- Utilisez un gestionnaire de mots de passe sécurisé
- Prévoyez un moyen de transmettre ces informations à votre légataire en toute sécurité
💡 Bon à savoir : Sans directives claires, les héritiers devront entamer des démarches administratives complexes pour gérer ou supprimer les comptes.
Une décision personnelle et familiale
Le choix entre mémorialisation et suppression dépend des souhaits du défunt et du ressenti des proches.
✅ La mémorialisation permet de préserver les souvenirs et d’offrir un lieu de recueillement.
✅ La suppression protège la vie privée et prévient tout risque de piratage.
✅ L’anticipation via un testament numérique et des outils de planification facilite la transition.